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La
repolarisation ventriculaire représente la période durant
laquelle un ensemble de cellules ayant été dépolarisées
se repolarisent. Durant cette période, les cellules ne sont pas
excitables, cest à dire quelles sont réfractaires
à une nouvelle dépolarisation, et donc à une nouvelle
transmission de linflux électrique. Ainsi les variations
de la durée de la repolarisation peuvent moduler lexcitabilité
dun groupe de cellules.
La repolarisation ventriculaire est normalement homogène de telle
sorte que, dans une même zone de muscle myocardique normale, lensemble
des cellules est dans un état électrique proche, et que
linflux électrique se propage de manière cohérente.
Lorsque pour une raison quelconque, un groupe de cellules se repolarise
plus vite quun autre groupe, dans la même zone anatomique,
la dispersion des potentiels membranaires, et donc des périodes
réfractaires, permet lapparition de circuits de réentrée
de linflux électrique, à lorigine des arythmies.
Trois
principaux types de phénomènes ioniques sont responsables
de la repolarisation ventriculaire chez lhomme : une diminution
des courants entrants calciques et sodiques, et surtout une augmentation
des différents courants potassiques sortants. La plupart des anti-arythmiques
exerçant un effet de classe III bloque au moins un de ces canaux
potassiques, en général ik1.
Chez lhomme, lespace QT suscite un grand intérêt
médical et thérapeutique.
Le syndrome du QT long congénital est caractérisé
cliniquement par la présence de syncopes dues à des torsades
de pointes pouvant éventuellement dégénérer
en fibrillation ventriculaire et être responsables de morts subites.
Ces syncopes surviennent chez des sujets jeunes ayant des anomalies électrocardiographiques
avec un allongement de lintervalle QT [Leenhardt
2000].
La durée de lintervalle QT serait également prédictive
de haut risque de mort subite dans les cardiopathies ischémiques
[Puddu
1986]. Dans la pathologie de linsuffisance cardiaque, peu de
données existent sur le sujet. Par ailleurs, la dispersion du QT
apparaît comme un facteur prédictif darythmie ventriculaire
chez les patients présentants une cardiopathie ischémique
[Perkiomaki
1997], une cardiomyopathie hypertrophique [Buja
1993], ou un syndrome long QT [Day
1990]. Pour certains, la dispersion QT permettrait didentifier
les patients insuffisants cardiaques à haut risque de mort subite
[Fu
1997].
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